Pour bien choisir une solution d’assainissement, quelles que soient les conditions d’installation, il faut d’abord bien comprendre le fonctionnement de l’ANC (assainissement non collectif).
Il existe 2 grandes catégories de solutions d’assainissement :
- Les filières traditionnelles – Fosse toutes-eaux (fosse septique) suivie d’un épandage
- Les filières agréées – Micro-station d’épuration, filtres compacts, et autres dispositifs nécessitant un agrément pour être commercialisés.
Si les filières traditionnelles, quel que soit le type d’épandage choisi (tertre, tranchées, lit, etc.), partagent le même fonctionnement, on ne peut pas en dire de même des filières agréées, qui ont un fonctionnement différent en fonction du type de dispositif.
Sur cette page, nous allons détailler le fonctionnement des grandes solutions d’assainissement, et expliquer les différences entre chacune d’elles, pour vous aider à faire votre choix !
Ce schéma (en anglais) détaille bien le fonctionnement d’une filière traditionnelle.
Fonctionnement de l’ANC : les filières traditionnelles
La fosse toutes eaux est le dispositif d’assainissement autonome le plus connu. Elle utilise le pouvoir épurateur du sol qui renferme des bactéries capables de digérer les matières contenues dans les effluents domestiques.
Bien que ces filières aient fait leurs preuves pendant plusieurs années, elles ont trois principaux inconvénients. D’une part, elles requièrent une grande surface pour leur installation (plus de 100 m2). D’autre part, le sable d’assainissement doit être recyclé tous les 10 à 20 ans, et cela peut coûter cher. Enfin, la pose d’une fosse toute eau peut s’élever jusqu’à des dizaines de milliers d’euros. Pour toutes ses raisons, ces dispositifs ont peu à peu cédé la place aux filières agréées.
Les filières agréées
Depuis l’arrêté du 7 septembre 2009, le ministère de la Santé et de l’Environnement a agréé certains dispositifs d’assainissement comme la micro station, le filtre compact et le filtre planté.
La micro-station d’épuration
La micro-station est actuellement le plus prisée grâce à son emprise au sol extrêmement faible (environ 5 m2). En outre, elle peut rejeter directement les effluents épurés dans la nature, alors que pour les filières traditionnelles, les eaux qui sortent du dispositif ne sont que pré-traitées. Qu’elle utilise la technologie à boues activées, SBR ou à culture fixée, le fonctionnement du système est quasiment le même.
Une micro station est généralement composée d’une cuve comportant deux ou trois compartiments. Les eaux usées sont clarifiées en trois étapes. Tout d’abord, elles sont pré-traitées dans un premier contenant pour séparer les matières solides et liquides. Vient ensuite la phase de traitement qui se déroule dans un second appelé réacteur biologique. Les effluents sont aérés par un compresseur fonctionnant à l’électricité, permettant ainsi à des bactéries aérobies de se développer. Celles-ci dégradent les éléments indésirables pour diminuer la pollution de l’eau. Enfin, les eaux épurées à 99 % sont relâchées directement dans la nature.
Le filtre compact
C’est une alternative à la micro station. Le filtre compact traite les eaux usées tel qu’un système traditionnel. Mais son avantage majeur, c’est sa compacité (environ 10 m2 d’emprise au sol).
Ce dispositif est constitué d’une fosse septique toutes eaux, suivie d’une coque étanche contenant une matière granuleuse épuratrice (fibre de coco, zéolithe, etc.). Le média filtrant reproduit le procédé d’épuration du sable d’une filière traditionnelle. Celui-ci possède une forte capacité d’absorption des polluants et sert également de support pour des bactéries anaérobies. Celles-ci vont par la suite clarifier efficacement l’eau. Comme pour la micro station, l’eau peut donc être rejetés directement ans le sol, sans représenter aucun risque pour l’environnement et la santé.
Le filtre planté
Parmi les filières agréées, on retrouve également le filtre planté. Le principe est d’utiliser des plantes pour traiter l’eau. Ce dispositif peut assurer l’épuration complète des effluents, mais peut aussi être mis en place après une fosse toutes eaux.
Dans tous les cas, le fonctionnement est le même. Les eaux usées passent dans des bassins contenant un substrat minéral (gravier, sable, pouzzolane, etc.) sur lequel des végétaux subaquatiques sont plantés (roseaux, joncs, iris, etc.). Ces plantes vont former une couche racinaire ainsi qu’un réseau de galeries permettant de drainer efficacement l’eau et d’apporter de l’oxygène à des bactéries aérobies. La combinaison de l’action des microorganismes et de la macrofaune du sol permet alors de dégrader et de minéraliser les polluants. L’avantage de ce dispositif, c’est qu’il ne produit donc pas boues.
Le choix du dispositif
Le choix d’un dispositif d’assainissement non collectif doit généralement répondre à trois éléments majeurs : la technique de faisabilité, les critères liés au sol et les caractéristiques des filières. Le mieux serait donc de vous adresser à un spécialiste qui saura vous proposer la solution la plus adaptée à votre logement.
Qu'est-ce que l'Assainissement Non Collectif (ANC) ?
L'Assainissement Non Collectif (ANC) désigne le traitement des eaux usées domestiques sans recourir à un réseau d'égouts centralisé. Chaque propriété traite ses propres eaux usées sur place, généralement à l'aide de dispositifs tels que les fosses septiques et les systèmes de traitement individuel.
Comment fonctionne une fosse septique ?
Une fosse septique est un réservoir enterré conçu pour séparer les solides et les liquides des eaux usées. Les matières solides se déposent au fond, tandis que les liquides s'écoulent vers le haut. Les bactéries anaérobies décomposent les déchets organiques, contribuant ainsi à la dégradation des eaux usées. Les eaux partiellement épurées s'écoulent ensuite vers un champ d'épandage pour une filtration supplémentaire dans le sol.
Quels sont les différents types de systèmes de traitement individuel ?
Outre les fosses septiques, il existe d'autres systèmes de traitement individuel tels que les filtres compacts, les micro-stations d'épuration et les toilettes à compost. Les filtres compacts combinent plusieurs étapes de traitement pour purifier les eaux usées, tandis que les micro-stations utilisent des processus biologiques pour dégrader les polluants. Les toilettes à compost transforment les matières fécales en compost sûr et utilisable.
Comment entretenir efficacement un système d'ANC ?
L'entretien régulier est essentiel pour garantir le bon fonctionnement de l'ANC. Il faut faire vidanger la fosse septique tous les 3 à 5 ans, en fonction de la taille du foyer. Les systèmes de traitement individuel nécessitent également un entretien annuel pour vérifier les composants électriques, surveiller les niveaux d'effluents et maintenir l'équilibre biologique.
Quelles sont les bonnes pratiques pour éviter les problèmes d'ANC ?
Pour éviter les problèmes, il est important de ne pas verser de produits chimiques agressifs dans les drains, tels que les solvants ou les produits de nettoyage corrosifs. Évitez également de jeter des matières solides telles que les lingettes humides et les graisses dans les toilettes et les éviers, car elles peuvent obstruer le système.
L'ANC nécessite-t-il une autorisation ou une réglementation spécifique ?
Oui, dans de nombreux endroits, l'installation d'un système d'ANC est soumise à une réglementation locale. Avant d'installer un système, il est impératif de se renseigner auprès des autorités locales ou du service d'assainissement pour obtenir les permis nécessaires et se conformer aux normes en vigueur.
Comment choisir le type de système d'ANC le mieux adapté à ma propriété ?
Le choix du système d'ANC dépend de plusieurs facteurs, tels que la taille de votre foyer, le type de sol, la proximité des sources d'eau et les réglementations locales. Il est recommandé de faire appel à un professionnel de l'assainissement pour évaluer votre propriété et recommander le système le mieux adapté à vos besoins.
Les systèmes d'ANC sont-ils écologiques ?
Oui, les systèmes d'ANC bien entretenus et correctement installés peuvent être écologiques. Ils traitent les eaux usées localement, réduisant ainsi la pollution des cours d'eau et préservant les ressources en eau. Certains systèmes, comme les toilettes à compost, contribuent également à la réduction des déchets et à la production de compost naturel.
Que faire en cas de dysfonctionnement de mon système d'ANC ?
Si vous constatez des signes de dysfonctionnement, tels que des odeurs nauséabondes, des refoulements ou des écoulements lents, il est important de faire appel à un professionnel de l'assainissement. Tenter de résoudre le problème par vous-même peut aggraver la situation.
Quel est l'impact financier de l'ANC sur les propriétaires ?
Les coûts associés à l'ANC varient en fonction du type de système choisi, de la taille de la propriété et des besoins d'entretien. Bien que les coûts initiaux d'installation puissent être plus élevés que ceux d'un raccordement au réseau d'égouts, les propriétaires peuvent réaliser des économies à long terme grâce à une consommation d'eau réduite et à des frais d'entretien préventif.